1Outre la mise au point, toujours utile, de R. Manselli, « Le premesse medioevali della caccia alle ; 2 Voir notamment B. P. Levack, La grande chasse aux sorciĂšres en Europe aux dĂ©buts des temps moderne ; 3 Je tiens toutefois Ă  signaler l’intĂ©rĂȘt de l’article de M. D. Bailey, « From Sorcery to Witchcraft ; 1 Un dernier chapitre sur la genĂšse mĂ©diĂ©vale de la chasse aux sorciĂšres IlA InitiĂ© La Chasse Aux SorciĂšres Aux Usa Solution. RĂ©ponses mises Ă  jour et vĂ©rifiĂ©es pour le niveau CodyCross Arts Culinaires Groupe 130. Solution. Il a initiĂ© la chasse aux sorciĂšres aux USA Solution . M C C A R T H Y. Homme Aimant Jouer Des Tours. Voisin De La Mangouste Vivant En Afrique Australe . CodyCross Arts Culinaires Groupe 130 . Toutes les rĂ©ponses Ă  CodyCross Initieen thĂ©orie Il pense qu'il faut ĂȘtre raisonnable avant d'ĂȘtre initiĂ© Secrets d'initiĂ© initiĂ© Bonne sorciĂšre SorciĂšre pour Merlin DĂ©esse ou sorciĂšre sorciĂšre bienaimĂ©e Femme sorciĂšre La sorciĂšre en fait tout un plat Un peu sorciĂšre LocalitĂ© d'IsraĂ«l mentionnĂ©e dans la Bible (la sorciĂšre d'Endor) il est armĂ© par les usa il sert aux usa Femmessté­riles en Afrique : la chasse aux sorciĂšres. Par 23 fĂ©vrier 2021. MalgrĂ© un taux de fĂ©con­di­tĂ© impor­tant, l’Afrique sub­sa­ha­rienne a le taux d’infertilitĂ© le plus Ă©le­vĂ© du globe. Et ce sont tou­jours les femmes qui sont accu­sĂ©es d’en ĂȘtre la cause. RejetĂ©es, rĂ©pu­diĂ©es, moquĂ©es, elles peuvent dif Letravail que Norman Cohn a fait Ă  partir d’archives sur la chasse aux sorciĂšres est remarquable. Il n’a rien Ă  voir avec ses prises de position sur la seconde guerre mondiale qui n Lachasse aux sorciĂšres. Expression frĂ©quente et couramment utilisĂ©e signifiant qu’on cherche Ă  Ă©carter, faire taire une personne ou un groupe divulguant des idĂ©es gĂȘnantes, souvent politiques. Elle serait, pense-t-on, inspirĂ©e de faits qui se sont produits au milieu du 20Ăš siĂšcle aux U.S.A. et repris par Arthur Miller. LXvG9YQ. L’horreur de la chasse aux sorciĂšres s’exporte en AmĂ©riqueLes procĂšs pour sorcellerie Ă  Salem reprĂ©sentent la plus grande chasse aux sorciĂšres de l’histoire de l’AmĂ©rique du Nord. Pratique courante en Europe, notamment poussĂ©e par l’Inquisition, il n’avait pas encore Ă©tĂ© fait mention d’une telle pratique dans les colonies nord-amĂ©ricaines. Les procĂšs des sorciĂšres de Salem se dĂ©roulent entre fĂ©vrier 1692 et mai 1693 dans la colonie du Massachusetts, alors regroupĂ©e dans les Treize colonies anglaises. Cet Ă©vĂ©nement provoque l’arrestation de plusieurs centaines de personnes, majoritairement des femmes. Elles sont le bouc Ă©missaire des croyances liĂ©es Ă  la sorcellerie, et elles seront nombreuses Ă  subir l’arbitraire des croyances religieuses de l’époque moderne, notamment la contexte des procĂšs de SalemLa situation dans les Treize colonies est complexe, les hommes et femmes subissent de nombreuses attaques des Autochtones amĂ©ricains, sans pour autant ĂȘtre aidĂ©s par la lointaine mĂ©tropole, l’Angleterre. Les rĂ©cits des survivants des attaques, la peur de la torture et l’assimilation des AmĂ©rindiens aux dĂ©mons provoquent une psychose des populations. En parallĂšle, le clergĂ© dĂ©cline dans les colonies, avec une classe marchante toujours plus riche et puissante. La communautĂ© puritaine rechigne Ă  perdre son pouvoir, dĂšs lors elle s’applique Ă  contrĂŽler avec force les populations plus situation est critique et provoque un sentiment d’insĂ©curitĂ© pour l’ensemble des colons. Ils semblent ĂȘtre Ă  la recherche d’un bouc Ă©missaire, pour expier leur mal-ĂȘtre. Dans tous les cas, ce n’est pas un contexte aisĂ© et encore complĂštement compris par les historiens. En ce sens, les historiens Ă©voquent Ă©galement une hallucination gĂ©nĂ©ralisĂ©e de la population Ă  cause de l’ergot de seigle, un champignon qui provoque des hallucinations semblables au LSD. VidĂ©o de Poisson FĂ©cond sur les procĂšs pour sorcellerie Ă  dans ce contexte tout particulier, quelques jeunes filles comme Abigail Williams, Ann Putnam et Betty Parris, accusent des jeunes gens de les avoir envoĂ»tĂ©es. Ceux-ci Ă©tant accusĂ©s d’ĂȘtre des alliĂ©s de Satan. Les accusations sont rapidement prises au sĂ©rieux. En effet, aucun gouvernement lĂ©gitime n’officie dans cette rĂ©gion. La situation avec les AmĂ©rindiens pousse les habitants Ă  rĂ©gler rapidement les affaires publiques. En l’espace de quelques mois, la situation s’envenime de Rowley Ă  Beverly, en passant par Boston. Ainsi, en 1692 Ă  Salem Village aujourd’hui Danvers dans le Massachusetts l’horreur des procĂšs pour sorcellerie des actes supposĂ©s de sorcellerieLa fille du rĂ©vĂ©rant Samuel Parris, Betty et sa niĂšce Abigail Williams se rĂ©unissent rĂ©guliĂšrement Ă  partir de l’annĂ©e 1691 pour jouer Ă  des jeux de divination. Elles sollicitent l’aide de Tituba, l’esclave barbadienne du rĂ©vĂ©rant pour apprendre Ă  lire l’avenir. Durant l’une de leur partie de divination, une des filles explique avoir eu une vision, ainsi que des angoisses et une paralysie de la la suite, elles agissent d’une curieuse maniĂšre elles parlent une langue inconnue, se cachent, traĂźnent des pieds en marchant, sont sujettes Ă  des convulsions et des hallucinations. Ce comportement intrigue et s’apparente Ă  un sortilĂšge ou Ă  de la sorcellerie. Quand elles comprennent qu’elles vont Ă  l’encontre des principes du christianisme, elles s’inquiĂštent et se mettent Ă  accuser Sarah Good, Sarah Osborne et l’esclave du rĂ©vĂ©rant Tituba. Les deux femmes sont mal considĂ©rĂ©es dans la commune et rapidement accusĂ©e pour sont emprisonnĂ©es Ă  partir du 1er mars 1692 pour sorcellerie. MalgrĂ© tout, les petites filles sont toujours sujettes Ă  des crises. Elles se mettent Ă  accuser d’autres personnes de la communautĂ©. Ces accusations ne sont pas faites au hasard. La majoritĂ© des accusations de sorcellerie touche des personnes provenant de la ville portuaire qui est Salem, bien plus riche que Salem Village. Les accusations touchent Ă©galement des familles qui ont Ă©tĂ© en conflit avec les il n’y a aucun officier du gouvernement pour initier un procĂšs lĂ©gal. Ce n’est qu’à l’arrivĂ©e de William Phips Ă  la fin mai 1692 que les trois femmes peuvent ĂȘtre jugĂ©es. Sarah Osborne est dĂ©jĂ  morte, Tituba affirme ĂȘtre une sorciĂšre et Sarah Good se confesse auprĂšs du pasteur de la sorte You are a liar. I am no more a Witch than you are a Wizard, and if you take away my life, God will give you blood to drink » Vous ĂȘtes un menteur. Je ne suis pas plus une SorciĂšre que vous n’ĂȘtes un Sorcier, et si vous me tuez, Dieu vous donnera du sang Ă  boire.Nancy F. Cott, No small courage. A History of Women in the United States, Oxford, Oxford University Press, 2000, nuĂ©e de condamnation pour sorcellerieDurant l’étĂ©, une session a lieu une fois par mois. Une seule accusĂ©e est relĂąchĂ©e aprĂšs que les petites filles se soient rĂ©tractĂ©es, les autres Ă©tant condamnĂ©es Ă  mort. Pour Ă©viter ce jugement expĂ©ditif, il faut dĂ©noncer quelqu’un d’ were better that ten suspected witches should escape, than that the innocent person should be condemned Il apparaĂźt prĂ©fĂ©rable que dix sorciĂšres suspectĂ©es puissent s’échapper, plutĂŽt qu’une personne innocente soit condamnĂ©eIncrease Mather, Cases of Conscience Concerning Evil Spirits Cas de conscience concernant les esprits malĂ©fiques le 3 octobre 1692. Cet appel du clergĂ© a permis de rĂ©duire les condamnations et cette chasse aux procĂšs destructeur pour SalemAu total, il y eut entre 150 et 300 accusations de sorcellerie, qui n’ont pas toujours provoquĂ© l’emprisonnement. Sur dix-neuf personnes exĂ©cutĂ©es, quinze Ă©taient des procĂšs des sorciĂšres de Salem ont provoquĂ© un fort ralentissement de l’économie et des activitĂ©s de la rĂ©gion. Les bĂȘtes n’étaient plus soignĂ©es, les rĂ©coltes ont Ă©tĂ© laissĂ©es Ă  l’abandon. Des accusĂ©s ont pris la fuite vers New York ou au-delĂ  pour Ă©chapper Ă  l’arrestation. Cette affaire a Ă©tĂ© si importante qu’elle a provoquĂ© une diminution du pouvoir de la foi puritaine sur le gouvernement de la Nouvelle Angleterre. La Chasse aux SorciĂšres n’est le fait ni du Moyen-Âge, ni de l’Église, ni des hommes. On estime Ă  plusieurs dizaines de milliers les femmes victimes de l’horreur que fut la chasse aux sorciĂšres. Le chiffre est habituellement fixĂ© Ă  60 000. La sorciĂšre de l’imaginaire collectif balais, chat noir, nez crochu et chapeau pointu ! Dans l’imaginaire collectif, trois accusĂ©s pourtant bien peu coupables font face aux plus violentes rĂ©criminations le Moyen-Âge, l’Église et les hommes. Ils ne sont certes pas innocents, mais leur rĂŽle dans la chasse aux sorciĂšres n’est pas aussi prĂ©pondĂ©rant qu’on le pense. Pire, ces accusations maladroites masquent la culpabilitĂ© Ă©crasante d’autres acteurs, qui, bien contents de cette erreur frĂ©quente, Ă©chappent scandaleusement Ă  la justice de l’Histoire. Nous analyserons donc le rĂŽle de ces trois accusĂ©s dans le but, sinon de les innocenter, au mois de leur obtenir un amĂ©nagement de peine. Le Moyen-Âge Il est vrai que les premiers cas de procĂšs en sorcellerie apparaissent en Europe vers les annĂ©es 1400, ce qui est plutĂŽt considĂ©rĂ© comme la fin du Moyen-Âge pour la majeure partie de l’Europe. Notre accusĂ© ne sortira donc peut-ĂȘtre pas libre du tribunal, mais il est nĂ©cessaire de condamner bien plus fermement encore son complice la Renaissance. C’est en effet au XVIe siĂšcle que la chasse aux sorciĂšres devient rĂ©ellement un phĂ©nomĂšne massif. Les cas explosent partout en Europe, les procĂšs se multiplient, des villages entiers sont saisis de fureur meurtriĂšre et massacrent sans sommation des femmes innocentes. La Renaissance fut infiniment plus impitoyable et fut responsable de la grande majoritĂ© des victimes. Cela se poursuivit d’ailleurs jusqu’au XVIIe siĂšcle. L’Église Passons Ă  notre deuxiĂšme accusĂ©. Comme pour le Moyen-Âge, il faut d’abord reconnaĂźtre que l’Église est loin d’ĂȘtre innocente. Elle a produit des textes condamnant violemment la sorcellerie, comme la bulle Vox In Rama du Pape GrĂ©goire IX – produite d’ailleurs au Moyen-Âge – dont beaucoup ont pu s’inspirer lors de la chasse aux sorciĂšres. Elle a Ă©galement soutenu les inquisiteurs dans leur traque. Mais les procĂšs en sorcellerie qui aboutissaient sur la condamnation Ă  mort de l’accusĂ©e Ă©taient instruits par des juges laĂŻcs. Ils ne rĂ©pondaient ni au Pape ni aux curĂ©s, leurs sentences n’étaient guidĂ©es que par leurs propres superstitions. Ces derniĂšres pouvaient se rĂ©fĂ©rer Ă  des bulles papales comme celle de GrĂ©goire IX, mais Ă©galement s’éloigner du dogme chrĂ©tien et faire appel Ă  de vieilles croyances mĂȘlant paganisme et christianisme, ce qui arrivait plus souvent qu’on ne le pense. ReprĂ©sentation d’un village De nombreuses femmes Ă©taient mises Ă  mort sans mĂȘme subir de procĂšs des villages cĂ©daient soudainement Ă  la panique, soupçonnant la prĂ©sence d’une sorciĂšre parmi eux et craignant que le malheur ne s’abatte sur leur communautĂ©, et des foules meurtriĂšres se formaient pour exĂ©cuter les malheureuses. LĂ  encore, ces phĂ©nomĂšnes se produisaient indĂ©pendamment de l’Église. L’autoritĂ© pontificale romaine a mĂȘme parfois tentĂ© d’enrayer le phĂ©nomĂšne lorsqu’il prenait trop d’ampleur. Le cĂ©lĂšbre inquisiteur dominicain Heinrich Kramer, particuliĂšrement impliquĂ© dans la chasse aux sorciĂšres, fut d’abord soutenu par le Pape. Mais lorsqu’il coĂ©crit son terrible ouvrage de lutte contre la sorcellerie qui se rĂ©pandit dans toute l’Europe, le funeste Malleus Maleficarum, le clergĂ© catholique le condamna. Il est Ă©galement attestĂ© que les papes ClĂ©ment VII puis ClĂ©ment VIII sont intervenus en faveurs de personnes accusĂ©es de sorcellerie, femmes comme hommes. Les hommes Abordons enfin une erreur bien plus rĂ©cente, qui s’est introduite depuis peu dans les esprits Ă  la faveur d’un courant nouveau qui interprĂšte chaque injustice comme une opposition manichĂ©enne entre hommes et femmes. En effet, si les hommes se sont impliquĂ©s de maniĂšre Ă©crasante dans la chasse aux sorciĂšres, en occupant les positions dĂ©terminantes comme celles de juge et d’inquisiteur, le phĂ©nomĂšne n’est en aucune façon une lutte hommes-femmes. Comme nous l’avons vu, des villages entiers se dressaient contre les supposĂ©es sorciĂšres. Or le lecteur devinera aisĂ©ment qu’un village n’est pas composĂ© uniquement d’hommes. Les femmes participaient activement aux lynchages, et n’étaient pas moins sujettes que les hommes aux superstitions obscurantistes qui les poussaient au crime. Lorsqu’il y avait un procĂšs, elles exigeaient elles-mĂȘmes du juge la plus grande sĂ©vĂ©ritĂ© contre les accusĂ©es. Les victimes n’étaient donc pas choisies uniquement pour leur sexe, mais aussi et surtout car elles Ă©taient marginalisĂ©es, avaient un mode de vie incompris ou des dĂ©formations physiques. Il a d’ailleurs Ă©tĂ© Ă©tabli qu’environ 20% des victimes de la chasse aux sorciĂšres furent des hommes. Ils Ă©taient, comme les femmes, les boucs Ă©missaires d’une population qui les mĂ©prisait pour leurs excentricitĂ©s. La chasse aux sorciĂšres ne fut donc pas une opposition hommes-femmes, mais une opposition sociĂ©tĂ©-marginaux. Les Ɠuvres de fictions se plaisent Ă  reprĂ©senter des foules d’hommes enragĂ©s, hurlant et bavant, mettre Ă  mort une femme. Ces reprĂ©sentations sont historiquement mensongĂšres. Le souci d’exactitude aurait exigĂ© que ces foules soient composĂ©es autant d’hommes que de femmes, toutes aussi enragĂ©es que leurs camarades masculins. En ne dĂ©signant que les hommes, on masque volontairement la responsabilitĂ© de la sociĂ©tĂ© entiĂšre pour ne pas voir sa terrible capacitĂ© Ă  se transformer, sous l’effet de la peur et de la superstition, en gigantesque assassin. Le juge n’a plus qu’à rendre son verdict. EspĂ©rons que la Renaissance, les instances laĂŻques et la sociĂ©tĂ© superstitieuse n’ Ă©chapperont cette fois pas Ă  la juste condamnation qu’ils mĂ©ritent. Pour aller plus loin dans la rĂ©flexion sur la chasse aux sorciĂšres, n’hĂ©sitez pas Ă  regarder les vidĂ©os que je vous mets ci-contre, et Ă  me faire part de vos commentaires sur cette partie de l’Histoire en-dessous de cet article ! Et nous vous raconterons une prochaine fois l’histoire de la chasse aux sorciĂšres menĂ©e par l’Inquisition en 3Ăšme Aube ! Bien sĂ»r, l’équipe du Projet CarTylion tient Ă  prĂ©ciser une chose importante que vous soyez sorciĂšre, druidesse, chevaliĂšre, ou simple paysanne, vous ĂȘtes toutes les bienvenues dans notre communautĂ© ! đŸ˜â€ En anĂ©antissant parfois des familles entiĂšres, en faisant rĂ©gner la terreur, en rĂ©primant sans pitiĂ© certains comportements et certaines pratiques dĂ©sormais considĂ©rĂ©es comme intolĂ©rables, les chasses aux sorciĂšres ont contribuĂ© Ă  façonner le monde qui est le nĂŽtre. Si elles n’avaient pas eu lieu, nous vivrions probablement dans des sociĂ©tĂ©s trĂšs diffĂ©rentes. Elles nous disent beaucoup sur les choix qui ont Ă©tĂ© faits, sur les voies qui ont Ă©tĂ© privilĂ©giĂ©es et celles qui ont Ă©tĂ© condamnĂ©es. Pourtant, nos nous refusions Ă  les regarder en face. MĂȘme quand nous acceptions la rĂ©alitĂ© de cet Ă©pisode de l’histoire, nous trouvons des moyens de le tenir Ă  distance. Ainsi, on fait souvent l’erreur de le situer au Moyen Age, dĂ©peint comme une Ă©poque reculĂ©e et obscurantiste avec laquelle nous n’aurions plus rien Ă  voir, alors que les grandes chasses se sont dĂ©roulĂ©es Ă  la Renaissance – elles ont commencĂ© vers 1 400 et pris d’ampleur Ă  partir de 1 560. Des exĂ©cutions encore eu lieu Ă  la fin du XVIIIe siĂšcle comme d’Anna Göldi dĂ©capitĂ©e Ă  Claris en Suisse en 1782. La sorciĂšre, Ă©crit Guy Bechtel fut une victime des Moderne et non des Anciens ». De mĂȘme, on met souvent les persĂ©cutions sur le compte d’un fanatisme religieux incarnĂ© par des inquisiteurs pervers. Or l’Inquisition, avant tout prĂ©occupĂ©e des hĂ©rĂ©tiques, a trĂšs peu pourchassĂ© les sorciĂšres; l’écrasante majoritĂ© des condamnations ont Ă©tĂ© le fait de cours civiles. En matiĂšre de sorcellerie, les juges laĂŻcs se sont rĂ©vĂ©lĂ©s plus cruels et plus fanatique que Rome ». La distinction n’a d’ailleurs qu’un sens relatif dans un monde oĂč il n’existait pas d’en-dehors possible Ă  la croyance religieuse. * C’est prĂ©cisĂ©ment par c que les chasses aux sorciĂšres nous parlent de notre monde que nous avons d’excellent raison de ne pas les regarder en face. S’y risque, c’est se confronter au visage le plus dĂ©sespĂ©rant de l’humanitĂ©. Elles illustrent d’abord l’entĂȘtement des sociĂ©tĂ©s Ă  dĂ©signer rĂ©guliĂšrement un bouc Ă©missaire Ă  leurs malheurs, et Ă  s’enfermer dans une spirale d’irrationalitĂ©, inaccessible Ă  toute argumentation sensĂ©e, jusqu’à ce que l’accumulation des discours de haine et une hostilitĂ© devenue obsessionnelle justifient le passage Ă  la violence physique, perçue comme une lĂ©gitime dĂ©fense du corps social. Elles illustrent, pour reprendre les mots de François d’Eaubonne, la capacitĂ© humaine Ă  dĂ©chainer un massacre par un raisonnement digne d’un aliĂ©nĂ© ». LA diabolisation des femmes qualifiĂ©es de sorciĂšres eut d’ailleurs beaucoup en comme avec l’antisĂ©mitisme. On parlait de sabbat » ou de la synagogue » des sorciĂšres; on les soupçonnait, comme les juifs, de conspirer pour dĂ©truire la chrĂ©tientĂ© et on les reprĂ©sentait, comme eux, avec le nez crochu ». Mona Chollet dans SorciĂšres Est-ce un hasard du calendrier ou les retombĂ©es du livre de Mona Chollet SorciĂšres la puissance invaincue des femmes», sorti il y a quatre ans? Aujourd’hui, la figure de la sorciĂšre est au centre de nombreuses initiatives historiques et culturelles, qui souhaitent la rĂ©habiliter en Suisse. Il faut savoir que notre pays porte un lourd passif. Nous avons la palme du nombre de persĂ©cutions en Europe. Il y a eu dix fois plus de procĂšs en sorcellerie sur notre territoire que chez nos voisins français. Du XVe au XVIIIe siĂšcle, elles et ils seraient des milliers Ă  avoir Ă©tĂ© accusĂ©s de porter la marque du diable ou de pratiquer le sabbat. Les personnes torturĂ©es Ă©taient Ă  80% des femmes, mais des hommes ont aussi fini sur le bĂ»cher. Des enfants font Ă©galement partie des mars dernier, 360 procĂšs numĂ©risĂ©s en sorcellerie ont Ă©tĂ© mis en ligne par Rita Binz-Wohlhauser et Lionel Dorthe, collaborateurs aux Archives de l’Etat de Fribourg, pour comprendre les mĂ©canismes discriminatoires derriĂšre cette traque effroyable. Dans le Jura bernois, un recueil basĂ© sur des documents privĂ©s sort Ă©galement chez MĂ©moires d’Ici. A l’étranger, on réécrit enfin le passĂ©. En Catalogne, le parlement a innocentĂ© en janvier des centaines de sorciĂšres». L’Ecosse pourrait gracier plus de 3000 d’entre elles. Et Ă  Salem, aux Etats-Unis, Elizabeth Johnson Jr vient d’ĂȘtre blanchie, 329 ans aprĂšs sa condamnation Ă  mort. En revanche, Catherine Repond dite La Catillon» Ă  Fribourg, derniĂšre sorciĂšre brĂ»lĂ©e en 1731 en Romandie, n’a toujours pas eu droit Ă  sa des pierres attachĂ©es aux pieds lors de l’étirement, une forme de torture subie par Anna Göldi, derniĂšre femme europĂ©enne exĂ©cutĂ©e pour sorcellerie en Suisse en 1782, Ă  Glaris. Steffen Schmid/Keystone À voir 1. Visages des sorciĂšres» d’aujourd’hui Avec SorciĂšres», la photographe lausannoise Anne Voeffray a tirĂ© le portrait d’une centaine d’hommes et de femmes qui, selon les standards de l’époque, auraient pu faire partie des victimes de la traque violente intentĂ©e au Moyen Age et Ă  la Renaissance dans les hameaux romands.J’ai choisi de travailler avec une vision Ă©largie de la notion de sorciĂšre, c’est-Ă -dire d’avoir des guĂ©risseuses mais aussi des personnalitĂ©s militantes, des alternatifs, des gens au franc-parler», explique l’artiste, qui vient de prĂ©senter son projet au MusĂ©e Jenisch Ă  Vevey avant de le montrer au Théùtre Ă  Lausanne ou encore Ă  la Galerie Analix Forever Ă  GenĂšve. Une projection animĂ©e par Nicolas Wintsch accompagnĂ©e par le duo Ă©lectronique Stade de Christophe Calpini et Pierre AudĂ©tat, oĂč apparaissent notamment les visages de Marcela et Jean-Luc Bideau, Yvette Jaggi, Suzette Sandoz ou Christiane Brunner. Un livre composĂ© par les portraits et les fiches des arrestations imaginaires de chaque sorciĂšre sortira A l’écoute de la terreur Avec son podcast Au terrible temps des sorciĂšres», Cyril DĂ©praz nous plonge d’abord dans les profondeurs d’une histoire jamais contĂ©e celle de Claude Bernard, un enfant jugĂ© pour sorcellerie et dĂ©capitĂ© Ă  Fribourg en 1651. A l’époque, 10% des procĂšs dans la rĂ©gion touchaient des mineurs. Comment est-on arrivĂ© Ă  cette terreur? Au fil des neuf Ă©pisodes, le journaliste nous entraĂźne dans un reportage sonore qui dĂ©bute avec ce vagabond de 12 ans dont le rire a Ă©tĂ© perçu comme diabolique.Aujourd’hui, on y verrait un adolescent rebelle qui sourit nerveusement. Il tenait tĂȘte aux juges. Eux le poussent Ă  des aveux inventĂ©s. Ils l’accusent d’avoir fait tomber de la grĂȘle ou d’empoisonner d’autres enfants», raconte le journaliste lausannois. Philosophes et historiens croisent la route du narrateur, qui nous emmĂšne dans plusieurs lieux de potences en Romandie. On passe par le Belluard Ă  Fribourg. Aujourd’hui, c’est un festival artistique mais, Ă  l’époque, c’est ici qu’on exĂ©cutait les jeunes victimes en catimini.» Produit par la RTS, rĂ©alisĂ© par Didier Rossat, le podcast sort le 19 juin sur toutes les plateformes audio.Au terrible temps des sorciĂšres» de Cyril DĂ©praz, un podcast qui nous plonge dans les profondeurs de l'histoire de Claude Bernard, un enfant jugĂ© pour sorcellerie et dĂ©capitĂ© Ă  Fribourg DR3. 250 ans de persĂ©cution Ă  l’écran A mort la sorciĂšre», par la rĂ©alisatrice Maria Nicollier et le journaliste Cyril DĂ©praz, est une rĂ©vĂ©lation. Le documentaire retrace pour la premiĂšre fois la tyrannie dĂ©ployĂ©e contre celles et ceux pointĂ©s comme adorateurs de Satan en Suisse romande. Peints Ă  la gouache dans la dramaturgie, les prĂ©sumĂ©s sorciers viennent de tous les milieux sociaux des marginaux, mais aussi des villageois dĂ©noncĂ©s par un voisin en femmes prĂ©carisĂ©es, elles, ont Ă©tĂ© la cible privilĂ©giĂ©e de cette persĂ©cution de que dans le canton de Vaud, 2000 victimes de tout profil sont recensĂ©es. Pendant une heure, les spĂ©cialistes de l’histoire de la chasse aux sorciĂšres – Lionel Dorthe, Martine Ostorero, Michel Porret, Fabienne Taric et Kathrin Utz Tremp – nous dĂ©voilent les rĂ©pressions film, coproduit par la RTS, sera diffusĂ© pour le grand public dans l’émission Histoire vivante» le 19 juin Ă  21 h 45."A mort la sorciĂšre", un film de Maria Nicollier et Cyril DĂ©praz qui retrace la tyrannie dĂ©ployĂ©e en Suisse romande contre celles et ceux pointĂ©s comme adorateurs de Satan Maria Nicollier et Cyril DïżƒïŸ©p À dĂ©couvrir RandonnĂ©es en leur mĂ©moire Virginie Thurre, accompagnatrice de montagne, fusionne les pĂšlerinages et notre curiositĂ© concernant la destinĂ©e de plusieurs sorciĂšres suisses. Depuis quelques Ă©tĂ©s, elle propose des explorations pĂ©destres dans les lieux chargĂ©s par l’histoire de nos ancĂȘtres accusĂ©es de pratiquer le sabbat. Suivons par exemple les traces de Trina et Nesa, deux Valaisannes condamnĂ©es au bĂ»cher en 1466 dans la vallĂ©e de le 17 juillet prochain! C’est une dĂ©marche Ă©mouvante, un rituel Ă  la mĂ©moire de ces femmes pour les rĂ©habiliter», nous confie l’organisatrice. D’autres itinĂ©raires en GruyĂšre permettent de montrer les nombreuses persĂ©cutions qui ont marquĂ© des lieux aujourd’hui vantĂ©s pour leur beautĂ© fĂ©erique, comme la forĂȘt naturelle au pied des Sattels. Le 2 juillet, cette marche permettra de suivre la trajectoire de la sage-femme Apollonia Pfyffer-Sumi, surnommĂ©e la sorciĂšre des la destinĂ©e de plusieurs sorciĂšres suisses. Plus d’informations sur VIRGINIE THURREPar Jade AlbasinipubliĂ© le 16 juin 2022 - 0901 AstĂ©rix est gaulois, Tintin est belge, et ce sont tous deux des personnages majeurs de la bande dessinĂ©e. AstĂ©rix, qui jusque-lĂ  Ă©tait relativement Ă  l’abri des attaques antiracistes, se voit accusĂ©, Ă  l’occasion de la sortie de sa derniĂšre aventure - au demeurant bien Ă©loignĂ©e de l’excellence de celles signĂ©es jadis Goscinny-Uderzo -, de caricature colonialiste, au mĂȘme titre que Tintin au Congo, album de 1931 qui offrait certes une vision naĂŻve de l’Afrique mais dont je dĂ©fie quiconque d’y trouver un racisme digne du Ku Klux Klan ! AstĂ©rix, voyageur pourtant le plus respectueux de l’autre, serait-il, comme Tintin, raciste, s’interrogent benoĂźtement des journalistes dont Charlotte Lazimi pour L’Express qui n’ont que ça Ă  f... ? La question serait plutĂŽt les traqueurs de suspects antimondialistes - parce qu’il paraĂźt qu’on est tous semblables ! - sont-ils stupides ? À chercher la petite bĂȘte, souvent dans des Ɠuvres rĂ©alisĂ©es plusieurs dĂ©cennies, voire siĂšcles, avant cette ridicule et anachronique chasse aux sorciĂšres, on en vient Ă  rĂ©duire la culture française et, au-delĂ , europĂ©enne, Ă  la portion congrue oĂč seules les bĂ©atitudes bien-pensantes auront droit de citĂ©, avec en sus la haine du Blanc, laquelle semble revĂȘtir une valeur cathartique indĂ©niable, pour ces procĂ©duriers du passĂ© qui nient farouchement le racisme anti-blanc. Exit, donc, le tableau Quatre Ă©tudes de la tĂȘte d’un nĂšgre, de Rubens, exposĂ© aux musĂ©es royaux des beaux-arts de Belgique, Ă  Bruxelles, et prudemment rebaptisĂ© Quatre Ă©tudes de la tĂȘte d’un Maure. Exit, encore, Robur le ConquĂ©rant, de Jules Verne, pour son personnage de Noir, Frycollin, dĂ©crit comme peureux, infantile et paresseux. Et quoi d’autre ? Va-t-on trouver Ă  la Dame Ă  la Capuche, statuette d’environ ans conservĂ©e au musĂ©e d’archĂ©ologie nationale, d’insupportables traits nĂ©groĂŻdes caricaturaux ? Quant aux dĂ©tracteurs de Tintin, rappelons-leur que Coke en stock, paru en 1958 et dont HergĂ© fut contraint de remanier les dialogues des Noirs prĂ©sents dans l’album sous la pression - dĂ©jĂ  Ă  l’époque ! - d’associations, Ă©tait un manifeste contre l’esclavage qui sĂ©vissait encore dans certains pays arabes, et continue de sĂ©vir, notamment au Qatar si j’en crois le traitement rĂ©servĂ© aux ouvriers Ă©trangers employĂ©s sur les chantiers de ce pays ce cocagne ! Mais s’il faut tout revoir Ă  l’aune de la bonne pensĂ©e, alors j’exige, en ma qualitĂ© de Français blanc, Ă©levĂ© dans le culte catholique, que soient corrigĂ©es les caricatures dont est victime ma religion ; que soient réécrites ces Ă©ructations de rappeurs qui crachent sur mes semblables, particuliĂšrement les femmes, qu’ils se promettent souvent de baiser comme des chiennes » je cite de mĂ©moire ! Effacer le passĂ©, on le peut toujours c'est une affaire de regret, de dĂ©saveu, d'oubli. Mais on n'Ă©vite pas l'avenir », disait Oscar Wilde. Dont acte.

il a initié la chasse aux sorciÚres